LA HALLE AU BLÉ DU XVIIe siècle En 1616, le château des Allées fut rasé et ses matériaux servirent à réparer les murailles. Les poutres furent utilisées à la construction de la Halle au Blé.
En
1509, Alain d'Albret, désireux que soient bien achalandées les trois
principales agglomérations de sa juridiction, instaurait des marchés
publics: les jeudis au Mas d'Agenais.
En 1616, le château des Allées fut rasé et ses matériaux servirent à réparer les murailles. Les poutres furent utilisées à la construction de la Halle au Blé. "C'est un marché animé et retentissant. On y trouve de tout à profusion". il se tient essentiellement sous la halle au blé et sur la place devant l'église, mais aussi dans les rues adjacentes. les Jardiniers y étalent leurs fruits et leurs légumes Les femmes de la campagne proposent leurs volailles et leurs oeufs et, à la saison, les jambons et les cochonnailles. Certaines vendent aussi des cendres, du fil, de la filasse, du linge de ménage filé à la maison. Les pêcheurs vantent la fraîcheur de leurs poissons. Les marchands de blé, les meuniers sont là aussi. Les marchands drapiers se tiennent sous la halle. D'après un règlement de police du XVIIe siècle, ils doivent se servir pour mesurer le tissu d'une mesure fixée à un pilier de la halle. Les marchands sont si nombreux qu'il faut trois « sergents » pour percevoir le droit de place. Ces marchés drainent le commerce de la région. Les meuniers de l'Avance sont là (dans la forêt, le chemin du Grézet était appelé « le chemin des meuniers »). On y voit aussi les minotiers de Nérac, Lavardac, Couthures et, l'hiver, les gros cordiers de Tonneins. Les bateaux de Couthures y viennent faire leur chargement. Des groupes de portefaix se tiennent au bout de la halle et transportent le blé à bord des bateaux par la rude côte de Galliane. La Halle au Chanvre est particulièrement encombrée, les bouviers sont arrivés avant le jour, la vente dure jusqu'au lendemain. Les échoppes de l'église sont occupées par des marchands de poteries, des cloutiers, des savetiers, par les poids et mesures de la Ville. Les « manœuvriers » sont sûrs de trouver de l'embauche, en particulier à la tuilerie qui fournit briques et tuiles dans tout le pays par bateaux. Les auberges ne désemplissent pas de toute la journée. A ces marchés, il faut ajouter les grandes foires du 22 janvier, du 25 avril, du 9 juin et de la Saint-Michel (29 septembre). Il y a tellement de monde les jours de marché que l'on peut a peine se frayer un chemin dans la rue des Capucins et dans la partie de la Grand Rue devenue rue de Biesheim. De grands bals réjouissaient la jeunesse de tous les alentours. On y parle le gascon qui est une forme particulière de l'occitan. Ce n'est pas un patois comme certains le croient, mais une véritable langue plus ancienne que le français - celle que parlaient les troubadours - riche, imagée, savoureuse, hélas ! presque abandonnée de nos jours. Ces marchés et foires commencèrent à décliner après la guerre de 1914-1918 et après 1935 il n'y avait pratiquement plus de marché au Mas. Le blé se vendait désormais à des organismes stockeurs et la culture du tabac a depuis longtemps remplacé celle du chanvre. Une autre cause de la désaffection de ces marchés, c'est la dépopulation du Mas; en 1845, il y avait 2400 habitants, en 2001, nous ne sommes plus que 1 356 Massais. |